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Autrefois, les papillons nous étaient beaucoup plus familiers ; malheureusement, l’intensification de la culture du sol les prive progressivement de leur espace vital. Là où il n’y a plus de fleurs le long des chemins, lorsque les bosquets manquent, quand les prairies et les bois ont disparu, de nombreuses espèces de papillons n’ont plus aucune possibilité de vivre. Si, de surcroît, il y a utilisation d’insecticides chimiques, les lépidoptères abandonnent la contrée.

De toute façon, la nature nous devient de plus en plus étrangère. Les agglomérations urbaines se font envahissantes. Des semaines durant, seuls les parcs et les allées de marronniers représentent pour des millions d’être humains la nature verdoyante et animée. Depuis l’apparition de l’auto, nous avons désappris les belles et saines excursions pédestres. Les jours de semaine, nous menons une existence agitée et fiévreuse, et maintenant nous faisons de même le dimanche. Ce qu’il y a de grand et de noble dans la nature ne retient plus guère l’attention parce que la publicité – elle seule compte ! – l’ignore. Des milliers d’enfants grandissent sans se rendre compte de la noblesse d’une campanule, d’une aile de papillon, parce que personne ne s’est donné la peine de les mettre en contact avec la nature.