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L’étranger, qu’il soit de Paris ou Lausanne, qui vient pour la première fois à Genève, sait qu’il va trouver une grande ville. Mais ce qu’il ignore, ce qu’il découvre généralement avec un certain étonnement, c’est l’arrière-pays. Une sorte de grand jardin, entre deux hauts murs, celui du Jura, celui du Salève, et une curieuse porte vers l’ouest, le mont Vuache, à côté de laquelle la nature a creusé un étroit passage, le Fort de l’Ecluse.

C’est par là que durant des millénaires, sont arrivés ou sont partis les amis et les ennemis, les barbares et les civilisés, les soldats et les marchands.

Coupant le canton en deux parts inégales, le Rhône, issu du lac, et ayant reçu, dans les derniers faubourgs de Genève, l’Arve, torrent descendu des Alpes. Il faut suivre le sentier des saules – sauvé par souscription publique – à la Jonction pour aller assister au curieux mariage des eaux grises et froides de l'Arve et des eaux bleues et tempérées du Rhône.