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De tous les cantons suisses, même du Tessin et du Valais, mais à l’exception de Genève et de Bâle-ville, de l’eau afflue vers l’Argovie : par le Rhin, l’Aar, la Reuss et la Limmat. C’est de l’eau provenant des Alpes et du Jura ainsi que du Plateau et qui, après avoir parcouru l’Argovie, va rejoindre les eaux lointaines de la mer du Nord. Car c’est la vocation de l’Argovie d’attirer tous les courants venant de Suisse, qu’ils soient cours d’eau ou grands mouvements économique et culturels, pour les canaliser et les diriger vers le monde extérieur. Nous le constaterons tout au long de cette étude. « Argovie» est l’expression française du terme «Aargau», qui veut dire «territoire de l’Aar». En fait, le canton ne mérite qu’imparfaitement cette appellation : la région médiévale s’étendait des lacs de Thoune et de Brienz jusqu’à la Reuss. Mais au-delà de cette rivière se trouvait la Thurgovie, ce que rappelle d’ailleurs le nom de Turgi, commune située entre Brougg et Baden.