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Le livre "Dix-huit ans auprès du Roi Léopold" répond à une suggestion du Roi Albert I^er de Belgique formulée en décembre  1927, lorsque le souverain désigna le Comte Capelle pour être le secrétaire de son fils, alors Prince héritier. Il lui conseilla de prendre chaque jour des notes concernant les événements auxquels ils assisteraient afin de pouvoir, à la fin de ses fonctions, rédiger ses souvenirs sur une base sérieuse et vivante.

En lui donnant ce conseil, le Roi faisait confiance à l'honnêteté intellectuelle et au talent de l'homme qu'il chargeait d'une telle responsabilité: il ne pouvait certes prévoir que la vide son fils serait aussi dramatique, que sons règne prêterait à tant de polémiques et que les notes prises par son secrétaire constitueraient un document d'une telle importance historique.

Rassemblés aux sources les plus sûres et les plus directes, ces souvenirs tissent un récit authentique et méticuleux du règne  du quatrième Roi des Belges.

L'auteur évoque d'abord avec tact, les drames personnels qui assombrirent la vie familiale du Prince, depuis l'accident tragique qui entraîne en 1934 la mort de son père, le roi Albert, et son accession prématurée à la fonction de Souverain, jusqu'à la mort accidentelle de la Reine Astrid, dont le Comte Capelle relate avec beaucoup d'émotion les circonstances et les suites.

Appartenant à la carrière diplomatique, l'auteur traite amplement de l'activité du Roi sur la scène internationale; après un exposé de la politique extérieure de la Belgique depuis 1830, le lecteur peut mesurer les efforts du roi Léopold III en vue d'éviter la seconde guerre mondiale, apprécier la gravité des conséquences de la réoccupation de la Rhénanie par les troupes allemandes (1936), suivre la campagne de Belgique (mai 1940) et le récit de capitulation de l'armées belge (28 mai 1940). Le Comte Capelle montre également comment le Roi s'est abstenu de toute action politique pendant les quatre années de sa captivité; il souligne ses efforts humanitaires en vue de soulager la population belge; il évoque enfin, les débuts de la campagne pour l'abdication.

Ces pages établissent, contrairement à une opinion trop répandue, la parfaite continuité de la politique belge: comme le Roi Albert, Le Roi Léopold jugeait les problèmes à la mesure des intérêts belges (qui n'étaient pas toujours identiques à ceux des autres pays); tous deux considéraient qu'ils devaient s'efforcer par tous les moyens d'écarter le fléau d'une nouvelle guerre, notamment en maintenant un îlot pacifique au centre de l'Europe occidentale.

Ce livre présente un intérêt primordial pour ceux qui veulent étudier objectivement les débuts du conflit mondial 1939-1945. Il nous permet aussi d'entrer dans l'intimité d'une des dernières monarchies qui subsistent de nos jours.