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L’idée paraîtrait saugrenue d’écrire et de publier une lettre à Confucius, à Socrate, à Alexandre, à Mozart, à Napoléon, voire même à Hitler. Ils sont morts. La question, à leur sujet, est de savoir ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait, d’en faire notre profit, notre jouissance ou notre répulsion : rien de plus. Quelle réponse attendre d’eux ? Mais une lettre à Jésus-Christ ? Le seul fait qu’une telle lettre soit possible ; qu’elle idée d’une pareille lettre ait convaincu un éditeur, que même des lecteurs incroyants s’y laissent prendre, prouve à quel point Jésus-Christ est à part, qu’Il se survit, qu’Il est aussi, et de quelque façon notre contemporain, qui sait ? Que cette lettre le touchera, et qu’il se pourrait bien qu’Il y réponde, à sa manière à Lui énigmatique, qui excite l’attention, sans forcer la liberté… Dans sa parabole célèbre du Grand Inquisiteur, Dostoïevski se posait la question que tant de chrétiens se sont posés, au cours de deux millénaires de christianisme : « S’Il revenait, que dirait-Il, que ferait-Il ? que diraient, que feraient, ceux qui Le représentent ici-bas ? » A son tour, et sans précaution oratoire, le Père Bruckberger se pose aussi la question, et la pose à chacun, au pape, aux évêques, aux simples fidèles, plus ou moins éberlués par tout ce qui se passe autour d’eux, il la pose aux croyants et aux incroyants, car Jésus-Christ s’est livré Lui-même, non seulement pour tous mais à tous, Il s’est remis aux mains de chacun d’entre nous. Qu’en ferons-nous ?