Les Livres

L’artisanat occupe une place à part non seulement dans l’histoire de l’économie mais aussi dans l’évolution des activités humaines. Il fut florissant au Moyen Âge à l’époque où les villes se développèrent. Les corporations d’artisans, qui étaient dotées d’une forme d’organisations juridique et économique, marquèrent de leur empreinte la structure de la société urbaine. Artisans et bourgeois formaient une étroite communauté.

Mais on distinguait déjà une tendance à produire en série. Les manufactures - dont certaines employaient des centaines d’ouvriers - tentèrent d’abord l’expérience. Puis les fabriques prirent la relève ; elles utilisèrent la force motrice de la machine pour obtenir des produits destinés à des marchés toujours plus grands. L’artisanat semblait donc condamné à disparaitre à plus ou moins brève échéance.

Mais l’artisanat a fait front ! il continue de nous apparaître comme l’incarnation d’une qualité fondée sur des aptitudes et prestations particulières. En un temps où le client exige de plus en plus un service personnel et des offres taillées sur mesure, l’artisan a des chances de réussir bien que le proverbe « Il n’y a si petit métier qui ne nourrisse son maître » ne tienne pas toujours assez compte de la réalité.

L’artisanat est toujours aussi important pour l’économie nationale, pour la politique régionale et celle du marché de l’emploi. Des exploitations artisanales constituent le noyau d’un grand nombre de petites et moyennes entreprises. Elles contribuent à un développement équilibré de l’économie dans tout le pays, assurent l’approvisionnement de la population et offrent le gros des emplois dans bien des régions. Et le dynamisme qui anime des restructurations est bien souvent le fait de l’artisanat ! Sans les efforts que l’artisanat déploie pour former du personnel qualifié et encourager l’engagement individuel, notre économie ne pourrait pas s’adapter autant qu’il faut aux nécessités du présent. L’artisanat a de l’avenir parce qu’il y pense !