Les Livres

Une petite Napolitaine aux jambes de sauterelles et à la bouche inquiète deviendra l’une des premières stars internationales de l’après-guerre. Des arrière-cours criardes de Pozzuoli, près de Naples, aux villas californiennes de Beverly Hills ou au parvis du "Carlton" un soir de Festival, la distance n’est pas négligeable. Des années-lumière en vérité que Sofia Scicolone, devenue Sophia Loren, traversera avec la stupéfaction éblouie de ceux dont le vrai bonheur est de ne jamais s’habituer à leur propre chance.
Est-ce la faute de Sophia, après tout, si le récit de sa vie semble écrit par un auteur de romans roses à l’usage des petites filles pauvres qui rêvent de cinéma dans tous les faubourgs de l’Europe ? Sophia Loren, star et mère de famille, monstre sacré et épouse attentive, prend ici le risque de se raconter comme elle se voit. On verra que cela ne va pas sans courage.
Une manière de chronique italienne commencée dans les bombardements et les famines de la Naples mussolinienne : la mère-bourrasque, le père enfui, la sœur presque chanteuse, la parentèle un peu ladre et tardivement convaincue.