Les Livres

Dix mille ans environ avant notre ère, à la fin des glaciations, le Seeland était noyé dans un grand lac qui dépassait Orbe à l’ouest et baignait, en aval, près de Wangen sur l’Aar et Oberbipp, les moraines frontales abandonnées par le glacier du Rhône, qui agrémentent encore aujourd’hui la région d’un moutonnement de collines variées. Des restes du plateau de molasse légèrement ondulé, antérieur aux glaciations, émergeaient sous forme d’îles : Jolimont, les chaînes de collines au sud du lac de Bienne, l’île de Saint-Pierre, le Jensberg et le Büttenberg. Les hauteurs terminées par la masse imposante du Mont Vully s’allongeaient en une presqu’île entre les lacs de Neuchâtel et de Morat. La forêt recouvrait les collines et les îles ; le paysage devait ressembler à la plaine des lacs de Finlande. Puis, au cours des millénaires, les graviers, sables et argiles, charriés par les rivières et déposés en vaste deltas horizontaux remblayèrent peu à peu la dépression.