Les Livres

L’homme doit enfin cesser de croire que les ressources de la Terre sont inépuisable ; ce qui semblait vrai en 1850 pour une population d’un milliard devient une illusion dangereuse pour quatre milliards d’individus dotés d’une technologie permettant l’exploitation intensive de la nature et entraînant sa destruction sur une vaste échelle. Il est peut-être trop tard pour éviter la grande famine qui atteindra le quart de l’humanité en 1975. Et c’est demain que la Terre risque de devenir un astre mort, sous l’action conjugée de l’explosion démographique et d’un progrès technique générateur d’autant de périls monstrueux que de bienfaits à court terme. Déjà l’oxygène et l’eau commencent à manquer ; les réserves de minéraux s’épuisent à un rythme tel que la nature ne peut pas les renouveler ; dans les rivières, les lacs et les océans gagnés par la pollution, la flore et la faune disparaissent ; d’énormes nuages artificiels obscurcissent le ciel au-dessus des villes ; des séismes provoqués par l’édification de gigantesques barrages ravagent des régions autrefois paisibles ; l’usage massif de pesticides ou d’engrais chimiques favorise l’extinction d’espèces animales utiles à l’équilibre de la nature. Et ce ne sont là que quelques aspects d’une tragédie globale. L’homme, lui-même, est victime de ses propres poisons : son alimentation est chargée de substances cancérigènes et radio-actives ; l’air qu’il respire contient en excès des gaz nocifs. L’avenir est plus que compromis, car même si la catastrophe finale prévue pour la fin de ce siècle peut être évitée, les générations futures vivront sur une planète désolée, sous des dômes ou dans des tunnels se nourrissant de produits synthétiques sans odeur et sans goût. Etabli sur « une documentation rigoureuse » comme l’écrivait Arthur Koestler dans le Sunday Times, ce livre est un cri d'alarme lancé aux gouvernements, aux « ingénieurs planétaires » et à tous ceux de qui relève la conscience du monde. L’avertissement de Gordon Taylor n’est pas le fruit d’un esprit encombré de visions apocalyptiques ; il s’appuie sur les recherches de savants de réputation internationale conscients que le jugement dernier peut arriver demain.